- rotruenge
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• XIIe; de retrover « répéter », ou de retro, adv. indiquant le retour du refrain♦ Hist. littér. Poème du Moyen Âge, composé de plusieurs strophes et terminé par un refrain. — On dit aussi ROTRUENGE .⇒ROTROUENGE, ROTRUENGE, subst. fém.HIST. LITTÉR. ,,Genre de poésie lyrique des troubadours et trouvères, caractérisé par un refrain interne, situé dans le corps de la strophe, au milieu ou à la fin`` (Mus. 1976). Les jongleurs avaient à leur disposition (...) les rotruenges, les pastourelles (AUBRY, Trouvères, 1909, p. 168). La Rotrouenge du captif de Richard Ier d'Angleterre est assimilée à cette forme à cause du retour régulier du mot « pris » à la dernière rime de chaque strophe (Mus. 1976).Prononc. et Orth.:[
], [-
-]. Lar. Lang. fr.: rotrouenge; ROB. 1985: rotrouange 'on écrit aussi rotruenge'. Étymol. et Hist. Ca 1150 rostruenge (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 482); 1155 rotrüenge (WACE, Brut, 10546 ds T.-L.). Orig. incertaine (v. l'art. de P. BEC in Mél. Gossen t. 1, pp. 127-135). FEW t. 10, p. 509b reprend l'hyp. de Suchier (Z. rom. Philol. t. 18, 1894, pp. 282-284), selon laquelle la rotruenge désignerait à l'orig. une pièce composée en l'honneur d'un nommé Rotrou, comte de Perche au XIe s. On a également proposé un type retroentia, formé à partir de retro, adv. indiquant le retour du refrain (WACKERNAGEL, Altfranzösische Lieder, p. 183 d'apr. P. MEYER ds Romania t. 19, 1890, p. 40). P. MEYER (ibid., pp. 40-41) dérive le mot de rote1.
Encyclopédie Universelle. 2012.